Nous nous souviendrons longtemps du 9 Mars 2015: Cet après midi de fin d'hiver, Jacques Gautier disparaissait pour toujours. Il avait marqué son temps, laissant à chacun le souvenir de son sourire permanent, sa jovialité et sa voix de basse qu'on ne pouvait oublier.
Je ne peux m'empêcher de reporter quelques échanges que j'avais pu avoir avec lui le 17 Novembre dernier. Il m'avait confié quelques photos; certaines sont reproduites
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La Pécaudière, avant 1940 aujourd'hui disparue |
ici pour illustrer ses propos. Sa soeur Thérèse m'en avait fourni d'autres. Jacques avait été un photographe averti. Il avait eu un appareil photo assez jeune, et cet art était devenu une passion; malheureusement impossible de retrouver ses clichés; une partie de l'histoire de Parçay doit être déposée sur ses pellicules!
Jacques descendait de vieilles familles Parcillonnes; la famille Gautier par son père Marcel, la famille Tulasne par sa mère Geneviève. "
Les Tulasne possédaient la ferme de la Pécaudière, d'où ils furent expulsés par les allemands en 1941 pour l'agrandissement du camp d'aviation. La famille avait déjà subi les lois de la guerre précédente; Léon Tuslane parti au front en 1914 (il avait 34 ans) laissait la ferme à son épouse et ses trois filles (Geneviève 11 ans, Jeanne 8 ans et Elisabeth 5 ans) Elles surent gérer la ferme durant toutes les années de guerre!"
Jacques suivit les classes de l'écoles privées de Parçay-Meslay,
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Les enfants de l'école avant la guerre de 1940. Jacques le plus grand déguisé en militaire. |
.La société Musicale était très active personnellement, à partir de 1943, j’y jouais aussi du trombone: mon père qui présidait à la Société m’avait poussé à prendre cet instrument car nousmanquions de trombones.Durant la guerre, il arrivait que les allemands viennent nous écouter lors des répétitions. Je me rappelle une fois
où cela c’est mal passé; Aimé Proust jouait avec nous; il s’était échappé d’Allemagne et se cachait à Parçay.
Lors d’une répétition où il était là, un allemand entre dans la salle. Panique;; Aimé Proust voulait tuer le militaire, nous l’en avons empêché… la répétition fut stoppée.
Les Allemands avaient besoin pour leur avions de grande quantité d’essence qu’ils stockaient dans les caves de Parçay.
Mon père possédait une camionnette elle nous était nécessaire pour alimenter l’épicerie familiale. Nous chapardions un peu d’essence allemande. Lorsque nous allions à Tours, par crainte d’être contrôler nous
laissions parfois la camionnette au sommet de la tranchée.
Château Meslay et grange en Aout 1944. Les Allemands avaient stocké des explosifs, bombes… dans les sous-sols du château de Meslay propriété de Mr Lefèvre. Le jour du départ des Allemands en Aout 1944, l’officier Allemand vint voir Mr Lefèvre, lui tendit la main pour le saluer avant de partir ; Mr Lefèvre garda ses mains dans ses poches, ou les mit dans son dos refusant la main tendue. L’officier Allemand, vexé, lui dit « Vous vous souviendrez de moi ! ». Un peu plus tard le dépôt de munitions sous la maison sautait pulvérisant le château et endommageant la toiture de la grange voisine
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après l'explosion la toiture de la grange a perdu ses tuiles |
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la couverture du porche est aussi endommagée |
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le château de Meslay a été pulvérisé par l'explosion des munitions stockées dans son sous-sol |
Jacque fera parti du commité de libération, à la fin de la guerre. "
On m’avait donné un fusil et 5 balles avec comme mission de garder la grange de Meslay et les restes du château détruit lors du départ des allemands (voir les photos prises par Jacques elles sont remarquables). Une nuit j’étais en train de dormir dans une pièce proche du porche. Je me réveille, entends du bruit et sans réfléchir, d’instinct, je mets une balle dans le canon et je tire au hasard… heureusement il n’y avait personne, j’aurais pu tuer n’importe qui par erreur. Il était d’ailleurs ridicule de me donner cette mission : j’ai le sommeil si profond que, lorsque je suis endormi rien ne me réveille !"
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Jacques à la fin de la guerre, assis sur des bombes allemandes
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La Société Musicale il y a quelques années
Jacques fut de ceux qui initièrent la création d'une chorale à Parçay Meslay. Aussi longtemps que sa voix le permit il fut un membre actif, son épouse Jacqueline l'accompagnait. Nous avons tous une pensée pour elle, ses enfants et petits enfants
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